Charles Dickens est né à Landport, dans le sud de l’Angleterre, le 7 février 1812. Deuxième d’une famille de huit enfants, il passe sa prime enfance dans le Kent, avant de déménager à Londres où son père a été muté. A 9 ans, il découvre la dureté de la vie urbaine, mais le pire reste à venir. Son père, petit fonctionnaire, vit bien au-dessus de ses moyens et oblige Charles à prendre un emploi dans une fabrique de cirage pour éponger ses dettes.
A 12 ans, le jeune garçon avide de savoir quitte l’école pour coller des étiquettes dix heures par jour dans un entrepôt sordide. Par la suite, son père est incarcéré dans la prison pour débiteurs de Marshalsea et Charles est livré à lui-même. A 13 ans, il reprend le chemin de l’école, mais il gardera toute sa vie un traumatisme qui est à la source de son œuvre et de ses engagements. Cet épisode douloureux de son enfance (que l’auteur gardera secret, n’en parlant qu’à son meilleur ami et biographe John Forster) explique que les orphelins maltraités par des adultes irresponsables abondent dans ses romans et ses nouvelles.
Comme ses héros, Charles Dickens a forgé sa légende avec une volonté de fer et une formidable énergie.
A 15 ans, il quitte l’école avec de « grandes espérances », pour reprendre le titre d’un de ses romans… et ses espoirs se réalisent ! Il devient d’abord journaliste et publie une première nouvelle en 1833. Mais c’est avec un feuilleton mensuel racontant Les Aventures de Monsieur Pickwick qu’il rencontre le succès en 1836. Il est alors, au même titre que Balzac en France, l’un des pionniers de ces publications en épisodes qui deviendront très populaires au XIXe siècle. D’emblée, Dickens connaît une popularité immense. Il n’a que 24 ans mais son oeuvre touche toutes les générations et tous les milieux. Il devient ainsi une véritable idole de son vivant, en Europe puis en Amérique.
Hyperactif et touche-à-tout, Charles Dickens a été écrivain, journaliste, philanthrope et même acteur !
Il a créé quatre journaux, distribué des bourses d’études et même fondé un foyer pour prostituées. L’auteur, qui n’a jamais oublié les dures années de son enfance, a été un inlassable défenseur des victimes de la révolution industrielle. Plus connu pour son œuvre que pour son activisme social et philanthropique, l’auteur anglais était pourtant lui aussi un héros à sa manière. Le seul échec de sa vie fut sans doute un mariage malheureux avec Catherine Hogarth qui lui donna dix enfants.
A la fin de sa vie, il trouve enfin l’amour avec Ellen Ternan, une comédienne de vingt-sept ans sa cadette. Même si le divorce est impensable à l’époque, il quitte sa femme et doit affronter la désapprobation de ses enfants.
Dickens meurt le 9 juin 1870, à 58 ans, en laissant un roman inachevé.