Bertolt Brecht (né le 10 février 1898 à Augsbourg, en Bavière (Allemagne), mort le 14 août 1956 à Berlin-Est à l’âge de 58 ans) est un dramaturge, metteur en scène, critique théâtral et poète allemand, naturalisé autrichien en 1950.
Son premier texte est publié en 1914 quand il avait 16 ans seulement. Les pièces de Brecht connaissent un grand succès dès le début des années 1920. À Berlin, en 1928, il crée L’Opéra de Quat’sous avec Kurt Weill, l’un des plus grands triomphes théâtraux de la période de la République de Weimar. Devenu marxiste vers 1930, il est chassé d’Allemagne par les nazis dès février 1933. L’œuvre de Brecht est alors interdite et ses œuvres brûlées en public. Brecht parcourt l’Europe et s’installe au Danemark à partir d’août 1933 : là, il écrit et rencontre des amis, parmi lesquels Walter Benjamin.
En 1939, après un exil forcé par l’arrivée d’Hitler au pouvoir, il s’installe en Suède, puis en Finlande, enfin en Californie en 1941. Durant cette période, il écrit une grande partie de son œuvre dont : La Vie de Galilée, Mère Courage et ses enfants, La Bonne Âme du Se-Tchouan, La Résistible Ascension d’Arturo Ui, Le Cercle de craie caucasien, Dialogues d’Exilés…
Pour Hollywood, il écrit le scénario du film antinazi Les bourreaux meurent aussi (Hangmen Also Die), réalisé par Fritz Lang en 1943. En 1947, il est chassé des États-Unis pour ses opinions communistes : il se rend alors en Suisse, puis rejoint la RDA. En 1949, il s’installe définitivement à Berlin-Est. Il y fonde avec sa femme le Berliner Ensemble, où il exprime ses opinions socialistes. Mais son théâtre n’est pas conforme à la doctrine des autorités de la RDA. Il ne fut jamais membre du Parti socialiste unifié (SED), le parti unique communiste d’Allemagne de l’Est. En 1950, il obtient la nationalité autrichienne. Il devient, à la fin de sa vie, une figure quasi-officielle du régime de la RDA, obtient en 1955 le prix Staline international pour la paix et meurt d’un infarctus, à Berlin, un an plus tard.
Par son théâtre, Brecht veut pousser le spectateur à la réflexion. Il fait usage de panneaux, d’apartés en direction du public pour commenter la pièce, d’intermèdes chantés pour forcer le spectateur à jeter un regard critique. Ce processus, qu’il appelle « distanciation » (Verfremdungseffekt) a influencé nombre de metteurs en scène, notamment français, pour qui l’acteur doit plus raconter qu’incarner, susciter à tout instant la réflexion et le jugement.