Né en 1936 à Mulhouse, Alain Knapp intègre le théâtre-école Marigny à l’âge de vingt-deux ans.
À sa sortie, il crée plusieurs mises en scène, dont Coréens de Michel Vinaver ainsi que plusieurs œuvres de Brecht dont Les fusils de la mère Carrar et La vie de Galilée. En 1968, il fonde le Théâtre-Création à Lausanne afin de se consacrer à la recherche et à la création. Puis, en 1977, il crée son Institut pour la Personnalité créatrice. Effectivement, l’enseignement est une partie très importante de son parcours. Ainsi, dès 1983, il est nommé directeur de l’École Supérieure d’Art dramatique du Théâtre National de Strasbourg où il met en scène plusieurs spectacles avec les étudiants. Puis, en 1990, il devient professeur à l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (l’ENSATT, dont sont issus Olivier Mellor et quelques un-es des comédien-nes de la Compagnie du Berger), où il enseigne jusqu’à 2001. Il poursuit en parallèle à son enseignement, une démarche de metteur en scène où il produira plusieurs textes du répertoire: Marivaux, Molière, Brecht, etc.
« Mes exercices contribuent doucement à l’essor de l’expression créatrice, sans nier la complexité de l’inconscient mais en l’apprivoisant partiellement. »
Alain Knapp, par sa méthode d’enseignement, désire stimuler l’imagination et la curiosité de ses étudiants. Ceux-ci apprennent à explorer avec plaisir et exigence, les complexités et les enjeux des personnages. Souhaitant promouvoir l’autonomie des créateurs, Knapp propose des exercices simples et graduels sur une courte durée. Il veut ainsi éviter le mimétisme des élèves envers le maître et favoriser plutôt la stimulation créatrice ainsi qu’un questionnement aigu chez ses étudiants. En effet, plusieurs exercices découlent d’une minutieuse observation d’un objet, d’une relation ou d’une action. Les étudiants doivent décrire et imaginer plusieurs possibilités quant à chacun. Knapp part très souvent des cinq sens éprouvés lors d’une circonstance ou en rapport avec un objet. L’histoire se développe dans les liens qui se tissent entre les personnages, les actions et les objets. La subjectivité est primordiale, il veut fuir la banalité et recherche le détail, l’anecdote, la différence que l’étudiant peut puiser à même son imagination individuelle et qui servira à déclencher l’histoire. L’étudiant est en position d’enquêteur envers le personnage afin de constituer son identité. Il se questionne sur chacune de ses actions et chacune de ses paroles qui peut révéler des informations précieuses sur son rapport au monde et ainsi développer des personnages aux personnalités complexes. Knapp considère que ce n’est pas l’action ou la parole en tant que telle qui est intéressante mais bien plutôt de ce qu’elle révèle, par sa manifestation spontanée, de la personnalité de celui qui agit. C’est pourquoi l’improvisation occupe une place primordiale parmi ses exercices. Elle permet l’expérimentation autour des éléments de base du théâtre: le personnage, l’espace, le temps, le verbe et la mise en scène. Par cette méthode d’expérimentation, Knapp explore avec ses étudiants la spécificité du langage théâtral à travers le jeu et l’écriture. Ainsi, cette méthode plaît particulièrement aux artistes multidisciplinaires qui sont à la fois auteur, metteur en scène, acteur et concepteur qui y trouvent un outil précieux afin de construire leurs propres spectacles.
« L’œuvre d’art est le résultat d’une suite de mouvements indéterminés émanant de inconscient, expérimentés par l’intuition et vérifiés par la raison. »
Il est aussi, chez Actes-Sud, l’auteur de « A.K., une école de la création théâtrale » et de « L’improvisation ne s’improvise pas », chez Garnier.
Actuellement à la retraite, il vit à Strasbourg où il écrit, et peint sous le pseudo de Vaisseau…
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